XIV.
Introduction à la philo
pure.
Appliquée à la pensée pathologique.
«
L’existentialisme semble entraîner une vision très pessimiste des
relations humaines. En effet, Sartre pense que l’homme est
contraint de vivre avec les autres pour se connaître et exister mais
il pense également que la vie avec les autres prive chacun de ses
libertés. L’homme désespéré par sa propre banalité a construit
ses propres illusions pour croire pouvoir néantiser les autres afin
d’être au-dessus d’eux et ainsi s’échapper de la société.
Cette vision de la relation à l’autre comme source permanente de
conflit est propre aux philosophes du XXe siècle : Ainsi Malraux
pense que les hommes tentent de donner un sens à leur existence en
étant "plus qu’un homme dans un monde d’hommes" (André
Malraux, La Condition humaine). »
"La seule distinction
et perception d’autrui en tant que sujet pensant me force à me
remettre en question, moi et tout l’univers que je me suis
construit, tout l’ordre que j’avais établi entre les choses et
moi; le système égocentré que j’avais créé s’écroule
soudain par la seule existence d’un être qui, étant aussi capable
de penser, est aussi libre que moi et a donc aussi toutes les chances
d’avoir une vision du monde qui s’oppose à la mienne. "
"
Si l'homme vivait seul, ce serait sans problème car le monde
n'existerait que pour lui. Mais il y a les autres et nous devons bien
tenir compte de leurs pensées. Le regard que je jette sur le monde
est contredit par celui que les autres jettent dessus. Entre ma
pensée et celle des autres s'établit un conflit : nos visions du
monde faisant exister le monde différemment, la liberté de l'autre
tend à supprimer la mienne en détournant les choses de la
signification que je leur donne, en leur en accordant une autre."
"Il est possible d'envisager une situation idéale où le
conflit entre les libertés de chacun se désamorcerait. Cette
situation pourrait être l'AMOUR En effet, ce sentiment permet de ne
pas redouter le regard d’autrui. Je veux être l'objet de l'autre
puisque je veux qu'il m'aime et de plus, m’aimant, l’autre fait
de moi un objet sublimé, et grâce à lui j’échappe ainsi à ma
liberté et à mes responsabilités. Je veux donc qu'il soit mon
sujet. Or l'autre veut également que je l'aime, que je fasse de lui
mon objet. Quand j'accepte de perdre mes prérogatives de sujet en
devenant objet, l'autre qui fait de même, accepte que je sois son
sujet. Ainsi les amants étant deux sujets acceptant chacun leur
chosification, l’existence sans conflit est possible."
Pour l'amour, rien de bien neuf ; depuis le collège je sais qu'il me
faut une copine pour être normal... d'ailleurs, ça me permet
d'évoquer mon profil type de copine :
je veux Hannah Arendt ou
Simone Weil (la philosophe juive-chrétienne), en somme, j'aspire à
avoir pour copine, rien de moins que les deux seules "généraux"
féminins de la philosophie "française" (au sens élargi,
la première ayant vécu en France, côtoyé les communistes,
probablement fréquenté la communauté Normale Sup'...) ; on
m'objectera qu'il y a Simone de Beauvoir aussi, que nenni, elle
m'intéresse pas, puis elle est au mieux un "commandant"...
; n'oublions pas que derrière mon révolutionnarisme je reste un
conservateur...
"L'existentialisme chrétien [...] est marqué par une profonde
opposition entre l'humain, faible et angoissé, et Dieu qui est
absolu et transcendant. Le but de la vie est ainsi de se rapprocher
de Dieu et d'essayer d'atteindre sa perfection en devenant un
chrétien authentique."
ça marche aussi pour le positivisme ; comprendre : "se
rapprocher de la "religiosité post-moderne" et d'essayer
d'être un bon "mystique" de la nouvelle Église"
XV.
Si
(ou "puisque") je suis "ce-qu-on-peut-appeler-fou".
Que
je n'ai pas de "praxis" (="action pratique",
qu'on pourrait traduire en savoir-vivre -> rapport à Autrui et à
l'Univers, au Temps qui passe)
Ma place n'est-elle pas en HP
?!
Vaut-il mieux qu'on me laisse désagréger la
superstructure en insufflant un souffle philosophico-mystique laïc
(?) dans la société moderne-industrielle-technique-catholique et
capitaliste.
Ou du moins, me "laisser croire" que la
philo pourrait avoir un effet révolutionnaire.
Alors que je
pourrais vivre en ermite.
Moi, du moment que j'ai des personnes
pour donner du sens à ma vie, m'aider à formuler des réponses ;
que ce soit en HP ou chez moi, tant que je reste conscient, peu
m'importe.
Mieux, en HP, je n'aurais pas besoin de "sortir",
étant déjà "dehors-à-l'intérieur" ; finie l'angoisse
des transports.
Si les "gens-comme-moi" avaient
droit aux Droits de l'Homme et à la dignité chrétienne, comme j'ai
dit précédemment, je pense qu'on ne surmédicaliserait pas !!!
Ca
pose la question : "Comment étaient traités les schizophrènes
avant les NL ?!"
Apparemment, la psychothérapie marchait
plutôt bien (voir le praticien ci-dessous) ; j'entends qu'il y avait
un travail sur la pensée-être du patient (soigner la projection
dans le passé et le futur notamment), au lieu de nous "droguer"
comme des rats de laboratoire ; et dans quel but c'est
surmédicamentation ? j'entends bien que ça permet d'effacer les
voix et hallucinations visuelles, mais à quel prix ? +30 kg de gras
donc troubles cardiaques, ainsi que diabète.
Le paradis des labos
pharmaceutiques ! un médoc qui créée des maladies qui demandent
d'autres médocs ! jusqu'au jour où y aura un "syndrome malin
des NL" et que la famille du patient portera plainte contre
l’hôpital pour ne pas les avoir prévenu du risque d'être
médicamentalisé.
J'en reviens au droit du patient. Est-ce
humain ou moral, de donner un "prêt-à-tuer" sans informer
le cobaye et son entourage ?! moi on ne m'a ni informé des risques,
ni laissé le choix de prendre le médoc (du moins, si je refusais
d'avaler les comprimés, ils seraient passés aux piqûres via
violence...)
Voilà comment on nous traite en HP !
Mais
je m'éloigne du sujet, je voulais en venir au fait, qu'il faut
considérer la pensée du patient comme indiquant une "idée
anachronique" ou "hors-du-temps" ; Nietzsche parlait
de "considérations inactuelles" ; justement, il était fou
dans un temps pré-clinique/enfermement, avant les NL, ça ne l'a pas
empêcher de "tuer Dieu" et d'être considéré comme un
des plus grands philosophes allemands.
Certes, là où l'on
s'oppose, c'est qu'il avait fait des études ; mais d'après Ivan
Illich, le diplôme ne vaut qu'en tant qu'il y a diffusion de valeurs
d'après une verticalité de la transmission et une compétition
entre les individus pour la performance ; comprendre que dans une
société anarchiste illichienne, ma valeur intellectuelle serait
appréciée pour ma capacité à raisonner et conceptualiser, citer
des faits, des auteurs, ma culture livresque, et non sur un examen où
la "pensée de groupe" n'est pas prise en compte.
Dans
une entreprise à taille humaine, à poste hiérarchique horizontal,
entre pairs donc, si l'un des salariés a un problème, il y aura
bien quelqu'un pour l'aider, sachant que tout le temps passé à ne
rien faire, c'est du temps où l'entreprise ne fonctionne plus
correctement.
XVI.
"Si Nietzsche a mis ces paroles
dans la bouche d'un fou, ce n'est pas parce qu'il ne croit pas
lui-même à ce qu'il écrit, mais c'est plutôt parce qu'il est dans
le destin de ce personnage de n'être pas cru, et d'être considéré
comme fou par la foule. En ce sens, l'insensé du § 125 est
semblable à Zarathoustra. Néanmoins, il en diffère en ceci qu'il
n'est qu'un annonciateur, un témoin."
"En l'absence
de Dieu, il sent "le souffle du vide". Il fait pour lui "de
plus en plus froid" et "de plus en plus nuit". La mort
de Dieu le rend fou. Il est désorienté. Il est fou de culpabilité
également "qui nous lavera de ce sang ?". Frustré de
n'être pas compris, incapable et de se faire comprendre et d'être
compris, le fou casse sa lanterne sur la terre, gémissant qu'il est
venu trop tôt : les gens ne peuvent pas encore voir qu'ils ont tué
Dieu. "
XVII.
"Si Dieu est [désormais] mort,
c'est qu'il a existé !" selon maman.
Effectivement, il
ne faut pas penser Dieu comme personne transcendante mais comme
"concept" de philosophie de la philosophie. A partir du
moment où il y a du monde pour considérer, concevoir, un "rêve"
ou penser une personne, ceux-ci obtiennent une existence ; ils
marquent le rapport de Soi à l'Espace et au Temps.
Donc, le
concept de "Dieu" a agit en tant que philosophie pratique,
en diffusant des idées religieuses-morales-politiques, les fidèles
formaient une superstructure qui donnait un sens au mot de "Dieu".